Il commence à faire jour [suivi de] Un sot me nie

Il commence à faire jour

Il commence à faire jour,

L’air frais du matin,

Me saisit et m’entoure,

Énergique et divin.

Je hume le parfum du temps,

Mes sens qui s’éveillent,

Bientôt le doux printemps,

Au bon parfum de miel.

Ses cadeaux et ses fleurs,

Son soleil, sa lumière,

L’hiver qui se meurt,

Lourd sur mes paupières.

Je t’ouvre grand mon cœur,

Ma vie et ma maison,

Imprègne toutes mes heures,

Mon corps, une saison.

Mars 2016

 

Un sot me nie

Le jour tombant, vers toi, me voilà à genoux
Toi la belle, toi la mère, de mes songes à bout
Me laissera-tu poser mes pensées et mon dos
Sans forcer mon réveil, garde mes yeux bien clos

Une nuit, une seule, entière, à mon égard
Que tous ceux que tu veilles, prennent ce soir ma part
De tes servitudes, tes parodies, tes vices
Dans la douce pénombre, chuchote-leur mon supplice

Qui est de t’écouter, tout entendre, percevoir
De ce monde bruyant, de ce monde foutoir
Qui ne cesse jamais de grouiller de pantins
Répétant tragiquement toujours le même refrain

Impatiente je suis de goûter aux délices
D’une nuit merveilleuse au doux parfum de lys
De cueillir une à une les fleurs fragiles et rares
Et je serais la reine d’un royaume illusoire

Christine Gontier