incertain regard – N°14 – Mai 2017
Stèle I
Promets-moi, quand la nuit
Couvrira mes yeux, quand mes mains
Seront racines
De pierre et ma bouche
La double lande
Du silence ; à l’heure
Où je serai – oui, vide
Promets-moi, après m’avoir pleuré,
Lavé, habillé, veillé
Et avant de me descendre en terre,
Promets-moi, par égard pour mon éternité,
De poser sur moi les jouets de mon enfance,
Ces figurines,
Mets-les contre ma tempe,
Qu’elles soient mon bijou pour l’au-delà,
Dans la nuit si proche
Mes bras ne saisiront plus
Mais si quelque chose
Survit, j’en serai de les avoir là, tout près,
Apaisé un peu.