incertain regard – N°16 – Eté 2018
Traduction par Babak Sadeq Khandjani
Αίθουσα αναμονής.
Ακούω ψιθυρίσματα από δίπλα.
Κάποιος μπορεί να κλαίει, δεν είμαι σίγουρη.
Βλέπω μια γλάστρα με λουλούδια στη γωνία.
Στους τοίχους πίνακες ζωγραφικής.
Μια διαφανής κουρτίνα, απρόσωπη.
Ένας μπλε καναπές.
Τίποτα το αξιοπρόσεχτο.
Εκτός απ’ το κουτί που είναι πάνω στο τραπέζι.
Κουτί με χαρτομάνδηλα.
Για τυχόν δάκρυα.
Για τυχόν αίματα.
Είναι ο προθάλαμος του Πόνου εδώ.
La salle d’attente.
J’entends des murmures à côté.
Quelqu’un pleure, je ne peux pas en être certaine.
Je vois un pot de fleurs dans le coin.
Des tableaux accrochés aux murs.
Un rideau transparent et impersonnel.
Un canapé bleu.
Rien de remarquable.
Sauf la boîte qui se trouve sur la table.
La boîte aux mouchoirs.
Pour une éventuelle larme.
Pour un éventuel sang.
Ici c’est l’antichambre des douleurs.
Ποτέ δεν είχε τόσο θόρυβο το άδειο σπίτι μου.
Σφύζει από ζωή και κίνηση,
φαντάσματα, οράματα, σκιές,
λόγια, κραυγές και κλάματα,
η βρύση τρέχει,
κάποιος κτυπά κάτι με δύναμη,
μια φωνή παρακαλά.
Και αναστεναγμοί,
πολλοί αναστεναγμοί
παντού, σε όλα τα δωμάτια.
Πόσο όμορφο είναι τώρα
το άδειο σπίτι μου.
Il n’y avait jamais tant de bruit dans ma maison.
Elle est pleine de vie et de mouvements,
de spectres, de visions, d’ombre,
de paroles, de cris et de pleurs,
le robinet fuit,
quelqu’un frappe quelque chose avec force,
une voix implore.
Et des gémissements,
beaucoup de gémissements,
partout, dans toutes les chambres.
Comme elle est belle maintenant
ma maison vide.
N.D.L.R
La poésie n‘a pas d’interdit.
Elle peut parler du temps présent, des incertitudes de la vie, des structures de santé en péril, des médecins grecs qui donnent des consultations gratuites.
Ou des appartements grecs mis aux enchères aux dépens de leurs occupants.
Elle peut parler d’un monde et d’un présent douloureux sans forcer la note, sans faire de grands discours.
D’un monde où chacun se retrouve.