SADEQ KHANDJANI Babak

incertain regard – N°18 – Eté 2019 : Poème de Mana Aghaee

Poème traduit du persan par Babak Sadeq Khandjani

مردان
مردان همه در تاریکی
به خانه ی من آمدند

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و بی آنکه در بزنند وارد شدند
آنان هر کدام
یک تکه از قلبم را
که آفتاب را در آن پنهان کرده بودم
ربودند
و بی صدا رفتند
آهسته و پاورچبن
مانند دزدان نیمه شب
هر یک
با چراغی در دست.

Les hommes

Les hommes arrivèrent chez moi
dans l’obscurité
ils entrèrent sans frapper à la porte
ils volèrent chacun
un morceau de mon cœur
où j’avais caché le soleil
ils repartirent
à pas de loup
sans faire de bruit
tout comme les voleurs nocturnes
tenant chacun
une lampe

incertain regard – N° 17 – Hiver 2018 : Poèmes de Vahe Armen

Textes traduits du persan par Babak Sadeq Khandjani

Sourire

Que c’est affligeant
le sourire de cet enfant-là

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comme des chaussures éternellement reluisantes
aux pieds d’un infirme
comme un crayon
et un papier vierge
dans la poche d’un poète disparu.

Mauvaise foi

L’hymne se joue
nous nous levons tous,
sourions
et versons des larmes.

L’hymne prend fin
mais nous sommes toujours debout
– on a dérobé les chaises,
Vendu les terres –
Plus de place pour nous

incertain regard – N°16 – Eté 2018 : Poèmes de Kéti Vassilakou

Traduction par Babak Sadeq Khandjani

Αίθουσα αναμονής.
Ακούω ψιθυρίσματα από δίπλα.
Κάποιος μπορεί να κλαίει, δεν είμαι σίγουρη.

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Βλέπω μια γλάστρα με λουλούδια στη γωνία.
Στους τοίχους πίνακες ζωγραφικής.
Μια διαφανής κουρτίνα, απρόσωπη.
Ένας μπλε καναπές.

Τίποτα το αξιοπρόσεχτο.

Εκτός απ’ το κουτί που είναι πάνω στο τραπέζι.
Κουτί με χαρτομάνδηλα.
Για τυχόν δάκρυα.
Για τυχόν αίματα.
Είναι ο προθάλαμος του Πόνου εδώ.

La salle d’attente.
J’entends des murmures à côté.
Quelqu’un pleure, je ne peux pas en être certaine.

Je vois un pot de fleurs dans le coin.
Des tableaux accrochés aux murs.
Un rideau transparent et impersonnel.
Un canapé bleu.

Rien de remarquable.

Sauf la boîte qui se trouve sur la table.
La boîte aux mouchoirs.
Pour une éventuelle larme.
Pour un éventuel sang.
Ici c’est l’antichambre des douleurs.

Ποτέ δεν είχε τόσο θόρυβο το άδειο σπίτι μου.
Σφύζει από ζωή και κίνηση,
φαντάσματα, οράματα, σκιές,
λόγια, κραυγές και κλάματα,
η βρύση τρέχει,
κάποιος κτυπά κάτι με δύναμη,
μια φωνή παρακαλά.
Και αναστεναγμοί,
πολλοί αναστεναγμοί
παντού, σε όλα τα δωμάτια.

Πόσο όμορφο είναι τώρα
το άδειο σπίτι μου.

Il n’y avait jamais tant de bruit dans ma maison.
Elle est pleine de vie et de mouvements,
de spectres, de visions, d’ombre,
de paroles, de cris et de pleurs,
le robinet fuit,
quelqu’un frappe quelque chose avec force,
une voix implore.
Et des gémissements,
beaucoup de gémissements,
partout, dans toutes les chambres.

Comme elle est belle maintenant
ma maison vide.

N.D.L.R
La poésie n‘a pas d’interdit.
Elle peut parler du temps présent, des incertitudes de la vie, des structures de santé en péril, des médecins grecs qui donnent des consultations gratuites.
O
u des appartements grecs mis aux enchères aux dépens de leurs occupants.
Elle peut parler d’un monde et d’un présent douloureux sans forcer la note, sans faire de grands discours.
D’un monde où chacun se retrouve.