incertain regard – N°15 – Novembre 2017
Nommer manque
I
Tu surgiras du tronc
comme un bourgeon
nous le verrons un jour
s’ouvrir et devenir.
Tu portes bientôt un nom
nous naîtrons une seconde fois
II
Avec la chaleur la peau craquelle
la chair fruitée livrée au regard
s’émancipe. En est-il ainsi
de nos vies qui d’en toucher d’autres
brisent l’écorce qui les enfermait
III
L’olivier ne pousse pas droit
il s’incurve au-dessus des tessons.
Ses fruits sont pour ceux qui passent
plus bas et ignorent que de l’autre côté
vont ceux qui savent que l’on goûte
sans y penser en traversant la rue
VI
Nulle part en soi
est une destination
sans crête ni sommet
le contraire d’une montagne
qui prend matière sous le vent
le vent que l’on nomme pourtant
VII
La pointe des faîtes
s’agite et masse légère gronde.
On chute jusqu’au ciel
couché à l’abandon enfin
VIII
Dès que tu reviens
l’horizon se remplit
de ce petit point
j’y entre, effrayé du moins.
Duels, le réel et ta présence
n’ont besoin d’aucun témoin