DELORME Françoise

incertain regard – N°13 – Novembre 2016

Carte blanche à Cécile Guivarch

Françoise Delorme

Avec la robe bleue

Incise
entre deux lignes droites
elle volute            elle insinue
suivant sa route inventée
elle va

Eurydice nue / Claire Krähenbühl

1

Émietter force à franger l’infini
sur les bords dissoudre forme à l’humus
le corps résiste et pas que l’os crissant

grains sous la dent sel sol et bilebilles
arranre les pépins chacun le chiffre
des mémoires coquelicot des sexes

entier tout entier s’il n’est pas mort pas
encore ouvert à la putréfaction
passions en luzernes le corps remue

l’enfant secoue la porte du jardin

2

Périr devient le corps résiste formes
contre forces avec force formes vers
forces forçage des portes des lèvres

des fenêtres des cosses sortir naît
dans la marge dissémine l’original
dans la barge invisible qui touche

à quel bord un sens qui arrivera
peu souple quant à la manœuvre
à force d’être là, interminable ?

l’enfant regarde s’ouvrir un chemin

3

Et pourquoi risquer d’élever la voix
parmi les traces fines des limites
à voix basse à voix haute c’est selon

alors quand l’épaule ne passe pas ?
tout rincer, recommencer, tout reprendre
l’eau source de partout en billebaude

tenir lieux pour ne pas rester clando
les corps révèlent des recels d’amour
suivre ce dos aveugle avec les yeux

l’enfant avance un mot et puis un autre

4

se retourner retourner le tapis
pour protéger les couleurs du soleil
dans la marge rester centre et pli

et dans quelles variations ? tu vois qui ?
entre dans l’arène, hume sans bouger
à nu rire et rire encore et des larmes

miettes animales tièdes ou végétales
sables silices sabliers ode à la clé
Comment ? Dis, ton nom, c’est comment ?

l’enfant tâtonne avec sa voix et vient

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je voudrais avancer mais je ne peux ?
rimes et rythmes en spirale enroulées
avec ou sans ouvrir les mains contiendra peu

l’enfant sourit et prononce son nom