BAHOLET Jean-Marc

incertain regard – N°16 – Eté 2018

Plein large

Fripée par le vent
la mer sombre au large

Contre les rochers rongés d’ombres
la marée peigne le sable
en jachère

De biais
incisant le regard
les vagues froissent tes pieds enlacés
d’algues squameuses

Embusqué
tu scrutes la ligne frondeuse de l’horizon
tes narines
et ta face tendues
vers d’improbables mirages

Exil

Funambule
je marche sur la ligne de crête
d’une langue
en exil

Vivante demeure
ma chair se terre
entre ombre
et peau

Sur le tronc
le cou s’enracine
et les artères touchent
au cœur

Ivre
faute de recul