LEYZIEUX Gérard

incertain regard – N°21 – Eté 2022

Ça tient peint sous le rouge
Boules de clair-obscur qui ne bougent
Souffle tendu au fil de l’attente
T’inversent et sens et mots
Vers une seule direction du son
La couleur des pleurs du pinceau
Il effleure la rondeur des astres
Et se perd en l’extérieur de l’existence

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Ça pince le vide et offre l’amplitude
Du bout des lèvres s’évade le silence
Tout en douceur souffle la chaleur intérieure
Appelant à l’hémorragie de mots contraints
Pour en développer la force trop longtemps éclipsée

 

incertain regard – N°19 – Hiver 2020

Suivre des pas inscrits sur le vent
Ils te mènent à ce vide qui t’habite
Fouillis dans ta mémoire des mots
Agglutination des sons essoufflés
Tu les regardes s’évertuer en ta bouche
Et tu voiles les corps de ton histoire ancienne
Marcher au parcours des jours et des nuits
Et oublier que ta vie te fait et te fuit aussi

 

incertain regard – N°16 – Eté 2018 : Partout

Fougue des jours de tourments
Étendre son corps à l’espace
Meubler sa vie à la course quotidienne
Respirer aux regards de la foule

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Et reprendre l’accumulation des lieux
À la senteur des passagers du temps
Étaler sa peur dans le cri
Trouble de la nuit qui nous éteint
Trouble dans la nuit qui nous étreint
Projeter sa parole au monde
Course à travers l’univers des sons
Toucher la fin de la terre et surmonter les limites

 

incertain regard – N°15 – Novembre 2017

Acharnement du temps
T’étendent les heures
Intrusion en ton souffle
S’y élancent les rondeurs du vide
T’y malaxer l’écho des houles
À l’unisson du devenir
Sous le balancement d’échanges

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……………………

Dans la rougeur fugitive
Ta force en vol diffus
Quelques bruits, fracassements
Matière change de clameur
Sous ton œil qui choisit le silence

……………………

Au grisâtre du matin
Brume de feu s’effile
Traversée du paysage
Les mots s’y lisent
Aux saisons engrangées
Un pas de plus vers la couleur

……………………

S’éteint le fanal au matinal soleil
Brise la nuit de sa flamme
Et puise en la mémoire qu’il avale
L’histoire. Analyse la percée des secrets
S’éteint le fanal au rivage du temps
Étale la nuit dans ses feux
Et rivalise brillamment avec des émois humains

 

incertain regard – N°12 – Mai 2016

Ça le câline lascivement
Par-dessus les balises du jusant
Le balancement décent des vents
Transporte l’odeur du varech au-devant
Perce alors la maline de ses épines
Et sa salive suce de la vie
De-ci, de-là, suite d’envies
Sur le bord de la vase marine
Se lient les vides et les pleins
Dans la couleur des mareyeurs
Où la hauteur s’érige tout en longueur
Offrant ses valises aux marchands d’ailleurs

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Allongé(e) dans le flot des nuits et des journées
Couché(e) sur le lit des années
S’écoulent de toutes parts les flux du temps
Fuient aux fissures les effluves du passé
Par les fêlures s’évacuent les usures
Position inchangée du corps au monde
Les mains retiennent son calme
Mais déjà apparaissent des cassures
Sous cet étirement des membrures
L’épuisement jusqu’à l’extrême de la rupture
Par les fractures s’évide le mûrissement
Laissant intact aux regards l’enveloppement
Toujours visible malgré le transfèrement dans les anfractuosités immatérielles