Jean Perguet, Journal du mardi 27 novembre 2018
Les prénoms épicènes d’Amélie Nothomb, Albin Michel, 2018.
Je l’ai lu, parce que Chantal l’a pris à la bibliothèque puis l’a lu en me semblant très critique. C’est le propre des lectures que l’on partage en silence dans le salon, juste à lire les mimiques de l’autre. Ce qui peut provoquer envie, interrogation ou refus.
Interrogation donc. Et, surprise, car j’ai ressenti la méchanceté, ou le besoin de méchanceté, que peuvent parfois ressentir les critiques littéraires. Pourquoi ? Ai-je le droit de le dire. Puis-je ? C’est un livre qui me semble bâclé. Certes un sujet prometteur, l’esprit de vengeance, mais qui tourne rapidement comme une intrigue de bouquin pour hall de gare. Tout m’y a semblé lourd, stéréotypé : la psychologie, les formulations. L’impression d’un livre qui devait absolument, contractuellement, être livré pour la rentrée littéraire, coûte que coûte, comme s’il avait été le fruit d’une procrastination littéraire.
Mais peut-être est-ce un parti pris d’auteur. Écriture brute, mais pas au sens d’Annie Ernaux… à mon avis. Brut de fonderie.
Oui, c’est vrai, pour une fois (pourtant je suis bon lecteur), je me sens nécessairement critique…