Dessinées, visages de femmes

Jean Perguet, Journal du lundi 11 mars 2019

Dessinées : visages de femmes, poèmes d’amour, ouvrage collectif illustré par Zaü, éditions Doucey, 2018.

C’est un beau livre, un recueil de peintures illustré de poèmes (je ne sais qui illustre quoi, la peinture ou la poésie, bien que ce soit un peintre, Zaü, qui ait donné à Bruno Doucey des encres aquarellées, des gouaches, des acryliques, un univers de portraits de femmes, visages, corps nus ou simples silhouettes au travail, pour en faire un livre, à charge pour Bruno d’écrire des poèmes en regard) dans lequel Bruno Doucey invita 17 de ses poètes et poétesses à jouer de cette communion poétopicturale.

Et puisqu’on parle d’amour dans ce magnifique livre, c’est l’occasion de dire combien j’apprécie l’éditeur, poète fervent de toutes les poésies, qui a continué ainsi son parcours, après la mise en sommeil des éditions Seghers par Robert Laffont, en ayant le courage de créer une dynamique maison d’édition entièrement consacrée à la poésie, dont les curieuses colorées couvertures rayées prennent désormais dans ma bibliothèque plus de place que la classique Poésie-Gallimard, me permettant ainsi de me nourrir de poésie contemporaine.

Bon, je dois reconnaître que j’aime moins sa poésie, car plus complexe elle me touche moins que celle, simple et limpide, justement juste, de certains de ses auteurs. C’est encore le cas dans ce recueil, parmi les invitées il y a l’envoûtante Maram al-Masri, qui sait si bien chanter l’amour d’une chaude poésie dans toute l’économie de la langue.

J’ai feuilleté ce livre, la veille, le dimanche 10 mars, pendant la soirée organisée par Bruno Doucey, dans le cadre du Printemps des Poètes à la Maison de la poésie. J’ai craqué. Je l’ai acheté. Et même offert, clin d’œil, à un de mes stagiaires d’atelier d’écriture, un quinqua qui chante en permanence, quelle que soit la proposition que je fasse, sa femme, la mère de ses enfants.

Elle est
supplique de tous les dons
des connaissances
des souvenirs
des baisers vécus
et rêvés
la jouissance
qui nous a saisis

Maram al-Masri