incertain regard – N°14 – Mai 2017 : Carte blanche à Hervé Martin
Bernard Grasset
Poèmes
Fleuve de lumières cachées,
Landes du pays blessé,
Le voyageur s’attarde au seuil des nuages.
(extrait de Palimpseste)
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Il y a un arbre automnal
Une fontaine solitaire
Un chemin vespéral
Il y avait l’enfance – il y aura le silence
Il y a un visage aimé
Un jardin oublié
Une main de lumière.
(extrait de Saisons d’exil)
Fenêtre des présences
Des chemins bleus coulent
Entre la terre et le ciel.
Qui se tient là invisible ?
Des contrées brunes
Où habitent les hommes perdus.
Automne et printemps.
A la fenêtre du matin
Reviennent les feuillages,
Promesse du silence.¹
¹ Sur un collage de Ghislaine Lejard, mai 2013.
Des fleurs rouges aux fruits rouges. Verts, jaunes, bleu – gris. Formes géométriques. Damier des heures. En blanc et noir. Quelques taches bleues. Le regard rêve les couleurs. Vif éclat d’une silencieuse parole. Sentier de rouge présence. Des mots s’écrivent comme une énigme. Traits, signes, symboles. Qui s’aventure au pays des couleurs ? Un oiseau bleu se pose sur le fruit brun à l’orée de l’enfance.²
² Sur le tableau Fleurs et fruits d’Isaure.
Saisons
Extraits
Ces deux poèmes sont extraits de Saisons, un ensemble en cours d’écriture. La porte du jour 2, le dernier livre de Bernard Grasset, vient de paraître aux éditions de La Bartavelle, dans la collection “modernité”.
Ce n’est encore que le temps de brume
Arpents de neige
A la fin nos lettres éprises de branche vive.
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Ce n’est que longue magie d’estuaire.
Cryptes d’eau bleuie,
Escalier d’étoiles gravides,
Angoisses du feu tellurien.
Ce n’est encore que peuple dans les tavernes ivres d’hiver.
◊
Quelle clarté au lent de la fontaine
N’est plus tombe
Instant d’instant
Coquelicot, intérieur de goémon?
Les mots tournent écièlés
Vide, douleur
Les mots tournent l’instant
Vers le gîte du cœur.
Et ce n’est qu’un temps plus vaste
Cristal d’un regard
Le même
Martinent et oiseleur le jeu, misent.
Ces textes sont d’abord parus sur www.incertainregard.fr, site créé par le poète Hervé Martin en 2002. Ce site contient les écrits parus dans la revue de 1997 à 2015.
La municipalité devient l’éditrice d’incertain regard en 2015, avec une nouvelle adresse : www.incertainregard.net
Les textes ont été reproduits à l’identique, par conséquent certaines informations désormais anciennes peuvent apparaître redondantes ou datées.
Dans certains cas, des incompatibilités de format peuvent générer des défauts techniques d’affichage ou de mise en page.
Poèmes
Extraits
Bernard Grasset est né en 1958. Il a vécu jusqu’à l’âge adulte aux confins de l’Anjou, de la Bretagne et du Poitou et a suivi des études de philosophie à Paris. Il vit et travaille aujourd’hui à La Roche sur Yon. Il est publié régulièrement en revues depuis une vingtaine d’années (Arpa, Froissart, Poésie sur Seine,Les heures, Le Journal des poètes, Résurrection, Littérales…). Il est l’auteur de dix recueils de poésie dont Récits 3 (1995-1997), Grand Prix Ville de La Baule 2004, paru en 2005 aux Editions Fondamente / Multiples. Bernard Grasset est également l’auteur d’un essai sur Pascal (Paris, Kimé, 2003).
Ces poèmes, extraits de différents ensembles, sont inédits.(Oct 2005)
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Il y avait du jaune et du blanc
Des hommes qui marchaient en silence
Près des chênes et des marronniers
Dans la tiédeur des fougères
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S’arrêter aux carrefours de granit
Sous la bruine, les souvenirs se perdent
Devant avril, la campagne morcelée
Le regard frissonne d’un coup d’ailes
Et les vagues accentuent la nuit
Au portemanteau des cabans sont posés
Quand dans les agrès se découpent les îles
Les hommes retrouvent souffle et ferveur.
(extrait de Voyage 1)
Matin d’aventure,
Au-delà des vignes,
Des refrains d’ardoises,
Jaillit le ciel bleu cristallin.
La Loire, long fleuve gris,
Traverse le pays d’enfance,
Rives de peupliers,
Ode de pierres blanches.
Des hommes tissent le chemin,
Iles vertes du printemps,
Dans la pénombre pure
Un signe d’éternité.
(extrait de Voyage 2)
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Le jardin de mer
Sur la colline
Comme un rêve
Délivre les couleurs.
Pins et oliviers,
Les barques scintillent
D’un chant nouveau,
Pur tressaillement.
Qui, de la maison
Franchit le seuil,
Trouve un livre secret
Et la mappemonde.
(Derain)
(extrait de Contrepoints)
Vitrail bleu,
Sang d’éternité,
Croire, simplement,
Dans l’abri familier,
Rien ne t’appelle
Que le Poème de feu.
Vaste quiétude,
Entre les rochers
Sourd la joie,
Chêne d’enfance,
Le cœur s’incline
Au seuil de plénitude.
(Bruckner)
(extrait de Contrepoints)
Ces textes sont d’abord parus sur www.incertainregard.fr, site créé par le poète Hervé Martin en 2002. Ce site contient les écrits parus dans la revue de 1997 à 2015.
La municipalité devient l’éditrice d’incertain regard en 2015, avec une nouvelle adresse : www.incertainregard.net
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