GALLI Arianna

incertain regard – N°22 – Eté 2023

Poèmes écrits en italien et traduits en français


Libre
di Saint Laurent

La prima volta che ci incontrammo,
indossavi una camicia bianca,
con la schiena marcata e i bottoni trasparenti.
Mi avevi chiesto quale fosse il mio odore :
era una fragranza francese
di mandarino e lavanda.

Ti avevo poi osservato :
eri un giardino sul mare,
salmastro, arido, dai colori caldi, tropicali,
in mezzo a una strada di Milano.


Libre
de Saint Laurent

La première fois que nous nous sommes rencontrés
tu portais une chemise blanche
avec un dos marqué et les boutons
transparents.
Tu m’as demandé ce que c’était mon odeur.
C’était un parfum français
de mandarine et de lavande.

Je t’avais alors observé :
tu étais tel un jardin au bord de la mer,
saumâtre, aride, de couleur chaude,
au milieu d’une rue de Milan.


Sogno cittadino

I palazzi si moltiplicano, infiniti,
per le vie di ippocastani ;
regolari curve leggere,
non una linea di squadra.

Milano suona la sua musica
d’organo, i tasti le strade
calpestate dialogate strillate
dai passanti.

E tu fantasma sibili tintinnii di
triangoli e
un flauto ti accompagna.

Le tue orme sono macchie di sangue.


Rêve milanais

Les bâtiments se multiplient, infinis,
à travers les rues des marronniers d’Inde ;
courbes irrégulières,
il n’y a pas de ligne de règle.

Milan joue sa musique
d’orgue, les rues telles des touches de piano
piétinées, conversées, criées
par les passants.

Et toi, fantôme, murmures
des jingles de triangles
et une flûte t’accompagne.

Tes pas sont taches de sang.