EL MORABETHI Khalid

incertain regard – N°20 – Eté 2021

 

Les crises sont toujours en cours de construction. Puis l’opération. Pas d’enfance. Conduire les souvenirs vers une autre province. Pas d’anniversaires. Pour que je sorte. Les crises font des miracles. Il faut que je me noie pour que je me prépare. Il faut que je me noie pour que mon esprit se sépare en 4 parties, 2 parties, 8 parties, 631 parties. Il faut que je me noie pour un remplaçant libre. Puis l’opérateur. Pas de vertige. Pour que je sorte. Les crises suppriment la faiblesse. Il faut que je me noie pour que je ne doute jamais. Il faut que je me noie pour que je sorte de l’autre côté de la construction. Il faut que je me noie pour que je voie le grand regard honnête. Pas de mensonges. Prendre le risque. Pour que je sorte. Les crises pénètrent les consentements. Il faut que je me noie pour que j’articule. Brûler le ventre. Les crises m’apprennent. Arracher la chair. Les crises m’entourent. Voir plus clair. Les crises se présentent comme remède. Pour que je sorte. Pas d’hésitation. Il faut que je me noie pour que je sorte

 

C’est comme si je rédigeais une lettre de motivation. Prendre les os. Prendre la machine à coudre, je ne comprends toujours pas comment ça fonctionne. Un jour, ça sera moi la solution la plus simple, un jour, je vais me réveiller et je vais savoir comment ça fonctionne sans lire le manuel d’utilisation. Mais pour le moment, je suis sur le dos. Mais pour le moment, je me concentre. Mais pour le moment, j’ouvre l’oeil de derrière la deuxième tête, je ne sais pas encore comment ça fonctionne. Un jour, ça sera moi la solution la plus simple, un jour, je vais me réveiller et je vais savoir tout simplement. Mais pour le moment, je mesure. Mais pour le moment, je suis dans la mesure de. Mais pour le moment, je découvre ma réaction. Mais pour le moment, ma mâchoire, je ne sais pas encore comment ça fonctionne. Un jour, ça sera moi la solution la plus simple, un jour, je vais me réveiller et je vais savoir comment j’ai pu ouvrir en grand la bouche et tout avaler d’un seul coup. Mais pour le moment, je rédige une lettre de motivation, je me concentre, c’est sérieux

 

Non, Tentacule n’est pas en train de donner plus de questions que de réponses, son QI est très élevé pour ça. Je dois dire qu’il a un grand projet, la lumière, qu’il a un objectif, la grande lumière, que son sang et sa chair sont maudites, les consommer ne fait que conduire à la chute de la lumière. Oui, Tentacule est en train de diriger tous les agents de la ville vers des études d’architecture, c’est très important et surtout ses creusements, il force les creusements, la lumière, il s’accroche aux creusements, l’identité de la lumière, il saisit ses creusements, la perspective parfaite diffusera la lumière

 

Oui, je déteste les forêts, c’est trop. Je prends vraiment tout ce que je reçois. J’ai besoin de construire des bâtiments, je suis en train de construire des bâtiments et des autoroutes, c’est le futur, mon propre futur, c’est le bon futur. Je dois construire des ponts, beaucoup de ponts, personne ne peut construire des ponts comme moi. Oui, il y a dix observateurs à la peau orange que je dois payer tous les trois mois et surtout payer leurs impôts. Oui, j’ai fait un casting, j’ai bien sélectionné ces dix observateurs qui font bien leur travail, qui m’observent en train de construire des restaurants, des bâtiments et des autoroutes, des labyrinthes, des escaliers et un zoo où les visiteurs peuvent voir mes volontés me prier

 

Ma viande possède une connotation… La meilleure volonté. Je m’efforce de réfléchir, ce n’est pas mon point fort, je ne pense surtout pas aux conséquences et j’engage l’essentiel de mon existence. Je suis fier de ma cuisine, alors, c’est ma viande qui parle, donc, c’est ma viande qui contrôle la continuité de mes textes. Je suis fier de mes miroirs qui entourent ma salle de bain. Je soutiens mon regard et devant l’analyse accrochée au-dessus de mon lavabo, je prends mes réflexes. Ma viande me représente, elle me guide vers l’évidence. Tout agent rêve d’être un architecte, il faut juste que l’esprit soit préparé à accueillir l’idée