ANDREANI Pierre

incertain regard – N°22 – Eté 2023

moi guerrier rétrospectif
profil à musculature
rare, j’ai dégueulé
saillant, l’esprit qui ne prétend plus
nous nous roulions dans l’herbe,
vacarme de bambins,
par-dessus nimbus
tronc de cèdre, arbousier, drave,
cime et magical jouit

*

escadron de coupables pioupious,
somation deux
ils s’affairent en permission
c’est qu’on voyage dans l’armée !
passant de renoncule à bulbes,
de séminales à microfiches
je m’arrête sur une feuille de baobab
savez-vous à quoi ressemble une feuille de baobab ?

*

merisier branche audiovisuelle
qui diffuse vers
la triperie hindoue
honte, à quoi vers tu tends, fourche
qui pointe les blés bleus
chasse-moyeux sur le pavé maudit la voie garnie
un seul adjoint, nous arrosions ses bottes

*

et paradis de flocons là
dans l’annuaire panzer
du laboratoire onusien
une particulière gangrène
l’optique d’un affrontement en langue
étrangère banalisé de tortures
juge à froc abaissé
les bisbilles rentables
entre années de feu, tu me diras

*

dans nocturne, lesdites gardiennes en robes
c’est un chant de combat, belge
noté scotch mural
on est passé devant le terril, le char baissé –
évanouis
au conflit, pandémique, avec ça :
rond départ pour Asturies, jambe
plie, montre, tonnerre

*

en direction du pôle, une jacte
ancienne fêlure par le sucre,
foie troué, tu me diras
un administratif perdu
dans le bon mot qui rebrousse
parle au nom de : ta figure, général !
syndrome au final, caquette mon père,
ombre énième, idée qui traîne

*

dicte à mort, sac de sacrifices,
belle greffe, arbalète j’ai tiré –
tu m’as prévenu, vendredi sonne,
ni miche, ni rien, vide besace…
humble cirque qu’est le mien
avec joie, impréparation, le
long drap vaporisé de rosée
sudorifère vêture je cherche

*

rappelle-moi tes mains qui
grattent le velours de ma vareuse
bleu drap de nuage composé,
la surprise de cette étoffe masculine
serre et enserre la somme
de mes penchants ternes

*

tu n’as pas cogné ta tête à l’ornement du jour
ce ne sont que chromatismes
du long tard veuf que tu connais
déjà mariage dans de longs draps bariolés
de bleu et de beige rosé
pour toi nier l’oubli, cernes
fort amer ce banquet froid

*

meurt en cage si tu n’as pas vu
combien ça coûte un arbre à mulots
pour éventrer tes mocassins raisins
coupe de vin rosé au poignet
panama traître où la lune…
je prends ombrage de votre canne
jumelles au pif sans révérence,
je prédis ton futur

*

retirage au recto, on y fourbit nos armes
vicieux comme qui ?
idée seule sous ma canine béance
le journal siffle des renseignements
le nez et la bouche collés à la mousse du micro
un agent s’annonce rousse féminine
et jet d’objet