incertain regard – N°20 – Eté 2021
A Petros, crise grecque
(extraits)
écriture
puisque tu m’as volé ta parole
puisses-tu me laisser l’écriture – au fond des jours
les tambours du monde rythment un temps misérable
mais je parfais mon seul souffle – s’il ne s’arrête de lui-même
je ne puis l’éconduire dans l’hiver – alors je vaque à la pâleur du ciel
et je m’empêtre dans les silences que les hommes prolongent sans le vent
elle a le visage de l’aube homérique
tu te tais – tu sais que l’amoureuse ira jusqu’au bout – do what you want – tu as peur
tu signes la réversibilité de la peur dans l’hiver ambivalent
l’après-Noël avait un goût de paradis alors tu te réfugies dans le déni
c’est facile comme l’inertie de l’attente vierge
ton visage est mangé par l’espace et tu t’appliques à l’autodestruction – but we have a connection – il faudra bien que l’hiver déguerpisse
j’ai déjà suicidé mon amant voudrais-tu que je tue ce désir clair
quand se rapproche la mort très jeune on a des sursauts comme la mer d’hiver
l’amour est un goût de voyage qui échange le temps mordu contre de l’espace et du ciel et de la terre – l’amoureuse est une femme stérile mais certaine – l’amoureuse
est ce voilier qui ne sait voguer – elle se penche sur l’immobilité pleurée elle a
le visage de l’aube homérique – les doigts de rose – elle contredit tous les réels