Lors de la dernière rencontre littéraire à la bibliothèque, les Achérois ont pu rencontrer ou retrouver l’écrivain Jacques Darras. Poète, essayiste, traducteur, Jacques Darras a depuis plusieurs années noué différents liens avec la ville d’Achères : une rencontre littéraire à la bibliothèque en 2008, une exposition artistique en 2009 : Entre ciel et terre, la baie de Somme, mêlant les textes du poète et les photos de Chantal Delacroix, photographe achéroise, et la création du festival Achères poétique au Sax qui connaîtra 4 éditions, de 2010 à 2013.
Ce jeudi 4 février, Jacques Darras a été reçu par Jean Perguet, lecteur de la bibliothèque, grand amateur de littérature, qui tient depuis novembre 2015 un journal de lecteur dans la revue municipale en ligne incertain regard
Jacques Darras et Jean Perguet ont dans un premier temps évoqué le livre Voyage dans la couleur verte : un parcours en Picardie, un livre sous forme d’invitation au voyage, dans lequel s’entrelacent les textes du poète et les photographies de Chantal Delacroix, révélant l’attachement commun des deux auteurs à la Picardie.
Jacques Darras a ensuite parlé avec émotion de son ouvrage Je sors enfin du bois de la Gruerie, long poème dans lequel se superposent mémoire familiale et mémoire collective, son grand-père ayant fait partie des 10 000 soldats disparus sous les obus allemands dans le Bois de la Gruerie (Marne) pendant la Première guerre mondiale.
La soirée littéraire s’est poursuivie autour du recueil de poésie de Jacques Darras paru quelques jours plus tôt chez Gallimard, L’indiscipline de l’eau : anthologie personnelle.
Interrogé par Jean Perguet, le poète a invité les lecteurs à pénétrer dans sa fabrique. Chez Jacques Darras, la notion d’oralité est essentielle, ses poèmes sont écrits pour être dits, ils appellent une lecture auditive qui donne toute sa place au rythme et aux sonorités. Le poète a également expliqué en quoi son œuvre, foisonnante et plurielle, forme un tout cohérent. Ainsi le cycle de La Maye, composé de 8 chants apparemment variés et écrits de façon non chronologiques, parus entre 1988 et 2011, établit en réalité une unité poétique. Cette œuvre est actuellement en cours de réédition aux éditions du Castor Astral.
Plusieurs textes ont été lus au cours de la soirée, dont le poème Jazz à Achères, directement inspiré d’une lecture de Jacques Bonnaffé accompagné par le musicien Louis Sclavis au Sax en 2013, et le « poème-machine » Tinguely, hommage au célèbre sculpteur. Debout, Jacques Darras s’est livré à une performance d’une énergie et d’une diction impressionnantes, impulsant une cadence, et donnant vie aux mots et aux sonorités de son texte, devant un public conquis et admiratif.
Aline Mouy, bibliothécaire